Une solution d'IA pour les tâches invisibles mais essentielles de la finance
Alors que l'intelligence artificielle fascine souvent par ses interfaces spectaculaires, la startup Rulebase mise sur l'automatisation des processus back-office les plus fastidieux du secteur financier. Fondée par deux ingénieurs nigérians, Gideon Ebose et Chidi Williams, la jeune pousse vient de lever 2,1 millions de dollars en pré-amorçage pour développer ce qu'elle présente comme un "collègue virtuel" dédié aux tâches administratives.
Un tour de table mené par Bowery Capital avec Y Combinator
Cette levée de fonds, dirigée par Bowery Capital, voit également la participation de Y Combinator, Commerce Ventures et Transpose Platform VC, ainsi que plusieurs business angels. Un soutien significatif pour une startup qui s'attaque à un marché niche mais crucial : l'automatisation des processus de conformité réglementaire, de résolution des litiges et d'assurance qualité dans les institutions financières.
Comment fonctionne l'IA Rulebase ?
Contrairement aux approches traditionnelles où seulement 3 à 5% des interactions clients sont examinées manuellement, la solution Rulebase analyse 100% de ces échanges. L'IA identifie les risques réglementaires, déclenche les actions de suivi appropriées et s'intègre aux outils existants comme Zendesk, Jira ou Slack.
"Notre outil Coworker intègre différentes plateformes et collabore avec les agents humains pour gérer complètement le cycle de vie des litiges tout en faisant gagner du temps, en réduisant les erreurs et en maintenant la conformité", explique Chidi Williams, CTO de Rulebase.
Des résultats concrets chez les clients early adopters
Déjà déployée chez Rho, une plateforme de banking business aux États-Unis, ainsi que dans une institution financière Fortune 50 (non nommée), la solution démontre son efficacité. Chez Rho, Rulebase a permis de réduire les escalades de 30% et de diminuer les coûts liés à ces processus jusqu'à 70%.
Des fondateurs expérimentés au carrefour de la tech et de la finance
L'expertise des fondateurs n'est pas étrangère à cette approche ciblée. Gideon Ebose, ancien product lead chez Microsoft, et Chidi Williams, ex-ingénieur backend chez Goldman Sachs, ont constaté l'inefficacité des opérations back-office dans les institutions financières, tant petites que grandes.
Leur expérience commune dans le développement de produits tech, dont un outil d'analyse de feedback client par IA, les a conduits à créer Rulebase après avoir identifié ce besoin spécifique d'automatisation des workflows réglementaires.
Un modèle économique basé sur l'usage et une croissance prometteuse
Rulebase adopte une tarification à l'usage, facturant par interaction examinée ou workflow automatisé. Depuis son passage dans le batch Fall 2024 de Y Combinator, la startup enregistre une croissance mensuelle à deux chiffres, témoignant de l'adoption rapide de sa solution.
Feuille de route et perspectives d'expansion
Si Rulebase se concentre actuellement sur les services financiers, où la précision est cruciale (compréhension des règles MasterCard, délais CFPB, etc.), la startup envisage déjà son expansion vers d'autres verticales. L'assurance, qui présente des workflows similaires, figure parmi les prochaines cibles.
Les nouveaux fonds serviront à renforcer l'équipe d'ingénierie et à développer de nouvelles fonctionnalités pour l'IA Coworker, notamment dans les domaines de l'investigation frauduleuse, de la préparation aux audits et du reporting réglementaire.
L'ambition globale d'une startup africaine
Parmi les rares fondateurs africains à intégrer Y Combinator avec des outils d'IA, Ebose et Williams portent une vision résolument globale. Leur conseil aux autres entrepreneurs : penser international dès le premier jour et viser des marchés massifs plutôt que de se limiter à des niches étroites.
À retenir
- Rulebase automatise les processus back-office financiers (conformité, litiges, assurance qualité)
- Levée de 2,1M$ menée par Bowery Capital avec Y Combinator
- Réduction des coûts jusqu'à 70% et analyse de 100% des interactions clients
- Déjà déployé chez Rho et une institution Fortune 50
- Expansion prévue vers la fraude, les audits et le secteur de l'assurance