Pour la première fois, OpenAI lève le voile sur les usages réels de son assistant conversationnel phare. Une étude menée en collaboration avec le National Bureau of Economic Research et un économiste de Harvard détaille les comportements des utilisateurs de ChatGPT, offrant une vision inédite basée sur des données internes et non sur des sondages déclaratifs.

Une croissance phénoménale, mais qui marque le pas

Avec plus de 700 millions d'utilisateurs actifs chaque semaine, ChatGPT touche désormais près de 10 % de la population adulte mondiale. La plateforme traite quotidiennement 2,6 milliards de messages, une volumétrie qui place l'IA conversationnelle dans la cour des grands face aux géants établis comme Google et ses 14 milliards de recherches quotidiennes.

Cette croissance explosive est toutefois à nuancer. Si l'acquisition de nouveaux utilisateurs reste dynamique, l'usage des habitués stagne nettement depuis juin 2025. Les augmentations de volume mensuel sont intégralement portées par les nouveaux inscrits, tandis que le nombre moyen de messages par utilisateur de longue date plafonne.

Jeunesse et parité : le nouveau visage des utilisateurs

Contrairement aux stéréotypes initiaux qui voyaient ChatGPT comme un outil majoritairement masculin et technophile, l'étude d'OpenAI dessine un profil bien plus équilibré. Près de la moitié (46 %) des utilisateurs ayant déclaré leur âge ont entre 18 et 25 ans. Les moins de 18 ans, non inclus dans l'échantillon, pourraient encore renforcer cette tendance jeune.

La parité de genre est également une surprise : alors qu'en 2022, 80 % des utilisateurs étaient identifiés comme masculins, l'écart s'est aujourd'hui résorbé pour atteindre une répartition quasi-égale, avec une légère majorité féminine (52,4 %).

Écriture et recherche : les deux piliers de l'usage

Contrairement aux idées reçues, seuls 28 % des usages de ChatGPT sont à vocation professionnelle. Le reste relève de besoins personnels, éducatifs ou de simple curiosité.

L'aide à l'écriture arrive en tête des utilisations (28 % des conversations), particulièrement en contexte professionnel où elle représente 42 % des sollicitations. Vient ensuite la recherche d'informations (24 %), confirmant le rôle croissant de ChatGPT comme alternative aux moteurs de recherche traditionnels.

Des usages plus spécialisés comme la programmation (4,2 %), la création multimédia (6 %) ou les jeux de rôle (0,4 %) restent marginaux, bien que médiatisés.

Stagnation ou maturation ?

La stabilisation de l'usage chez les habitués interroge. Plusieurs hypothèses peuvent être avancées : saturation des cas d'usage courants, limitations fonctionnelles persistantes, ou simplement intégration mature de l'outil dans les routines numériques.

Le lancement récent de GPT-5 pourrait inverser la tendance, mais rien ne garantit une hausse durable de l'engagement sans usages réellement innovants.

À retenir

  • 700 millions d'utilisateurs actifs par semaine
  • 72 % des usages sont non professionnels
  • 28 % pour l'aide à l'écriture, 24 % pour la recherche
  • Jeune et paritaire : 46 % ont entre 18 et 25 ans, équilibre hommes-femmes
  • Croissance portée par les nouveaux utilisateurs