OpenAI, la société derrière ChatGPT, intensifie significativement ses efforts dans le domaine de la robotique humanoïde. Cette stratégie s’inscrit dans sa quête plus large de développement d’une intelligence artificielle générale (IAG), une IA capable de surpasser l’intelligence humaine dans tous les domaines.
Une équipe dédiée et des recrutements ciblés
Pour concrétiser cette ambition, OpenAI constitue activement une équipe spécialisée. La société a récemment embauché plusieurs chercheurs de premier plan issus d’universités prestigieuses comme Stanford. Parmi eux, Chengshu Li, dont les travaux portaient sur l’élaboration de benchmarks pour évaluer les capacités des robots humanoïdes dans des tâches domestiques variées.
Les offres d’emploi publiées par l’entreprise sont révélatrices de sa feuille de route. Elles recherchent des expertises spécifiques en téléopération – où un opérateur humain guide les mouvements du robot pour entraîner l’algoritme – et en simulation, via des outils comme la plateforme Nvidia Isaac.
La simulation et l’apprentissage au cœur de la méthode
La stratégie d’OpenAI repose sur une combinaison de téléopération et d’entraînement en environnement simulé. Cette approche permet aux modèles d’IA d’apprendre à interagir avec le monde physique de manière efficace et sécurisée, sans les coûts et les risques associés aux essais sur du matériel réel.
L’objectif est de développer des algorithmes capables de traiter des entrées sensorielles complexes (vision, toucher) et de produire des sorties motrices précises pour des actions comme la marche ou la manipulation d’objets.
Vers un matériel robotique propriétaire ?
Si OpenAI reste discret sur ses intentions précises, certains indices laissent penser que la société pourrait développer son propre matériel robotique. Un poste récent pour un ingénieur en mécanique demandait une expérience dans la conception de systèmes destinés à une production de masse (plus d’un million d’unités).
Cette piste, si elle se confirme, marquerait un virage stratégique important. OpenAI pourrait ainsi contrôler toute la chaîne de valeur, des algorithmes au hardware, afin d’optimiser les performances de ses robots humanoïdes.
Le contexte concurrentiel et les défis techniques
OpenAI n’est pas seul sur ce créneau. Le marché des robots humanoïdes est en effervescence, avec des acteurs historiques comme Tesla et Google, et une pléthore de startups telles que Figure ou Agility. Les investissements venture dans le secteur ont dépassé les 5 milliards de dollars depuis début 2024.
Le défi technique reste de taille. Les humanoïdes actuels excellent dans des démonstrations contrôlées (comme la danse) mais peinent à opérer de manière autonome dans des environnements réels, non structurés et imprévisibles. Atteindre ce niveau de robustesse nécessitera des sauts algorithmiques au-delà des capacités des simples modèles de langage.
Une conviction : l’IAG passe par l’interaction physique
Ce retour marqué dans la robotique, après avoir mis ces travaux en pause en 2021 pour se concentrer sur les LLM, traduit une conviction croissante chez OpenAI : le chemin vers une intelligence artificielle véritablement générale passe nécessairement par l’interaction avec l’environnement physique.
Les modèles de langage, aussi impressionnants soient-ils, apprennent à partir de données textuelles et visuelles statiques. Pour développer une compréhension du monde comparable à celle d’un humain, une IA doit probablement apprendre en agissant et en expérimentant les conséquences de ses actions dans le monde réel – un principe fondamental de l’apprentissage.
À retenir
- OpenAI constitue une équipe dédiée et recrute massivement dans la robotique humanoïde.
- La stratégie s’appuie sur la téléopération et la simulation (Nvidia Isaac) pour l’entraînement.
- L’objectif est l’IAG, avec la conviction que l’interaction physique est cruciale.
- Un développement potentiel de son propre hardware robotique est envisagé.
- La concurrence est féroce, avec Tesla, Google et de nombreuses startups sur le marché.